En plein préparatif pour le mariage dont l’échéance ne cesse d’approcher, vous avez décidé de faire appel à une chorale gospel et vous voilà confronté à un choix parfois difficile : quels chants gospel pour votre cérémonie ? Avec ses propositions de placement de chants, le chef de chœur est bien présent pour vous guider et vous conseiller, mais le répertoire complet qu’il vous transmet vous dévoile une palette complète de chants qui ne facilite pas la décision : Vous risquez de tous les apprécier …
Comme nous l’avons évoqué dans notre article sur l’organisation d’une cérémonie en gospel à l’église, l’intervention d‘une chorale gospel est personnalisée selon vos souhaits au rythme de la cérémonie, entre des instants d’émotion festive et d’autres plus solennel. L’important pour choisir les chants gospel pour mariage est de trouver les chansons qui ont pour vous une résonance très particulière, et qui auront une place privilégiée dans le déroulement de votre cérémonie. C’est en quelque sorte comme si vous deveniez metteur en scène de votre cérémonie, et il faut absolument que cela reste pour vous un moment de plaisir.
Ce qui peut également guider certaines personnes dans le choix de leurs chants Gospel pour une cérémonie de mariage inoubliable, c’est de « s’appuyer » sur la compréhension et la signification de chaque chant. Nous vous conseillons vivement d’inscrire dans votre livret de cérémonie, les paroles de chaque chant en Anglais et en Français, de manière à favoriser la compréhension et la participation de vos invités.
Parmi le large répertoire des chants gospel, nous avons déjà abordé l’origine du célèbre « Oh happy day » mais plusieurs classiques ont également marqué l’histoire et la culture américaine. On les retrouve dans les répertoires des plus prestigieuses chorales gospel, et ils sont probablement familiers à votre oreille même si vous ne connaissez pas leurs noms :
Écoutez ces 5 classiques en lisant l’article:
Oh when the Saints …
Ce classique du negro-spiritual américain est appelé sous de nombreuses appellations : « The Saints », « When The Saints Are Marchin’ In» ou encore «When The Saints Go Marching In». Certains attribuent une origine contestée aux paroles de Katherine E. Purvis et à la mélodie de James Milton Black. La chanson a été enregistrée pour la 1ère fois en 1923 par les « Paramount Jubilee Singers » avant de rencontrer un réel gain de popularité avec la version du jazzman Louis Armstrong puis celles d’autres figures emblématiques comme Elvis Presley ou Johnny Cash. A la Nouvelle-Orléans, le chant est communément utilisé pour les « jazz funerals », marches funéraires traditionnelles où les musiciens accompagnent le cortège funéraire jusqu’au cimetière. Au retour du cimetière, les artistes basculent sur un thème plus festif comme « Dixieland » : les célébrants ont coutume de suivre le groupe en dansant et manifestant leur joie.
« Oh when the Saints », fait donc parti des classiques pour cette marche louisianaise, mais peut également être interprété de façon lente et sobre pour un instant solennel de la cérémonie de mariage.
Total Praise
Total Praise est un chant très récent, qui a eu un impact retentissant dans le monde du Gospel contemporain. Cette chanson remarquable est l’œuvre de Richard Smallwood, diplômé de l’université Howard où il fit parti du 1er groupe gospel de l’université : The Celestians.
Il forma ensuite le Richard Smallwood Singers à Washington DC en 1977 et obtenu une très haute réputation, certains pasteurs et artistes le voyant comme l’auteur-compositeur Gospel majeur de la fin du 20e siècle.
Le classique « Total Praise » fera parti de l’album « Adoration : Live in Atlanta » sorti en 1996 et interprétée avec la chorale Vision, puis en compagnie de Donnie McClurkin. Ce classique sera repris par de nombreuses chorales gospel comme les Brooklyn Tabernacle Choir, et reste une des oeuvres favorites des chanteurs Gospel Français.
Amazing Grace
Considéré comme l’hymne chrétien le plus célèbre du monde anglophone, les traces écrites des paroles remontent à 1779, par un prêtre anglican du nom de John Newton. D’abord capitaine de navire négrier, Newton s’est convertit au christianisme après une tempête et renonce à son passé de marchand d’esclave pour devenir un militant abolitionniste. Les paroles d’Amazing Grace sont associées à la mélodie devenue fameuse de William Walker, publiée en 1835 sous le nom de New Britain. Si la mélodie est aujourd’hui présente en musique celtique, dans des chants religieux avec d’autres paroles et même dans des chants de supporters sportifs, l’hymne resta attaché à l’abolition de l’esclavage en Angleterre en 1807. Il sera repris par la communauté afro-américaine aux Etats-Unis lors des mouvements de défense pour les droits civiques pour devenir aujourd’hui un chant essentiel de la culture américaine populaire.
Ave Maria
Fruit du talent de Franz Schubert en 1825, la « Troisième chanson d’Ellen » nommée « Hymne à la vierge », est communément appelé aujourd’hui « Ave Maria de Schubert » afin de ne pas être confondu avec l’interprétation au piano de Charles Gounod, inspirée d’un prélude de Jean-Sébastien Bach.
Schubert puisa son inspiration d’une poésie de Walter Scott, « La dame du Lac » qui décrit l’exil d’Ellen Douglas en compagnie de son père. Cachés dans une grotte pour ne pas attirer les représailles du roi sur l’hôte qui les protège, Ellen adresse ses prières à la vierge Marie. La poésie mise en musique par Schubert contient de nombreuses références à la prière latine « Ave Maria », « Je vous salue Marie ». Si le compositeur éprouvait une véritable admiration pour la Vierge, sa première volonté était l’interprétation en musique de la poésie et non de la prière latine à laquelle la mélodie reste associée. Ce chant très prisé offre un magnifique instant d’émotion. Il est régulièrement interprété par nos chorales gospel professionnelles lors d’une cérémonie de mariage, même si à la base il ne s’agit pas d’un chant Gospel.
Glory Glory Hallelujah
Composé par Julia Ward Howe en 1861, ce chant gospel a été publié en pleine guerre de Sécession aux Etats-Unis où, il est connu sous le nom de « The Battle Hymn of the Republic ». Chant à la fois religieux et patriotique, il était devenu un étendard de la lutte abolitionniste contre l’esclavage dans le sud du pays. Julia Ward Howe proclama à travers ce chant sa confiance en « la puissance triomphante de Dieu », s’inspirant du chant de guerre « John Brown’s Body » dédié à un valeureux combattant pour la libération des esclaves.
Souvent appelé ou « Glory Hallelujah », ce chant ne doit pas être confondu avec un autre chant Gospel du même nom*, ou le très populaire « Hallelujah » de Leonard Cohen, notamment repris par Jeff Buckley.